vendredi 24 décembre 2010

Joyeuses Fêtes!...

Noël blanc en Champagne...

Cette année ce sera au chaud près du poêle ou du feu c'est selon....


Une photo de mon jardin enneigé en ce mois de décembre 2010

Le rouge-gorge est revenu, (pas forcément le même tous les ans, mais cela prouve au moins qu'ils vivent là...) et j'en fais mon messager pour vous souhaiter à tous une bonne et heureuse année 2011...


A bientôt...Anne




lundi 20 décembre 2010

Geoagiu, petite ville thermale au pied des Carpates

Geoagiu Baï est une petite ville coupée en deux : le village d'en haut est un centre thermal, bâti autour d' un ancien site romain. On  peut visiter les thermes de l'époque romaine.


Les anciens thermes et la source d'eau chaude

Canalisations anciennes

C'est aussi une ville de cure avec ses piscines (toutes neuves), ses hôtels (luxueux), ses cars de touristes et de curistes...
Contraste flagrant avec le village du bas, beaucoup plus rural et plus modeste...
Mais ce fut surtout la visite du quartier Rom qui m'a personnellement marquée...

Le mot qui m'est tout de suite venu à l'esprit fut celui de "ghetto"
Pour s'y rendre, il faut d'abord passer la rivière par une petite passerelle piétonne...c'est un quartier caché, que l'on dissimule aux yeux de tous, d'accès difficile, et pour y aller, il faut y habiter ou bien comme nous, accompagner le médecin et l'assistante sociale dans leur travail quotidien...
Sentiment d'oppression, de voyeurisme...qu'est-ce-que je fais là, à regarder la misère la plus totale et la plus résignée...aucune agressivité cependant...
Simona l'assistante sociale et Dan le médecin sont attendus, remerciés...on sent qu'ils sont acceptés, qu'ils ont fait un travail de fond et qu'ils ont engagé avec les habitants de ce quartier des relations de confiance...
Maisons délabrées, sans eau ni électricité, des familles de 10 à 12 personnes dans une pièce...handicap mental, enfants aux yeux éteints, adultes submergés par un quotidien hostile, visages résignés comme s' il n'y avait plus rien à faire...violence larvée, prostitution, saleté, apathie qui fait mal....
La boue autour du point d'eau, les poubelles qui débordent (il y a des containers poubelles, mais le camion ne passe pas dans ce quartier)...
Enfants pieds nus,et pour certains carréments nus, alors que j'ai sur le dos un sous-pull et une veste polaire...J'ai depuis longtemps rangé l'appareil photo, je me sens inutile...Marie, Jocelyne et moi, ne nous regardons pas...L'interprète traduit des paroles de bienvenue, des explications...mes yeux se brouillent et je n'entends plus rien...
Simona, l'assistante sociale, ressent mon malaise et essaie de communiquer avec moi en anglais...Elle me raconte la misère quotidienne, le rejet de la population roumaine, l'exclusion, la difficulté du quotidien...
Grâce à elle, nous rentrons dans les familles...Quelques maisons ont été construites par la mairie, nous en visitons une très bien tenue, cela doit donc être possible d'essayer de s'en sortir...le mari est parti travailler en Espagne et envoie de l'argent...
Avant de repasser la passerelle métallique pour sortir de ce ghetto, nous croisons le taxi, affrété par les souteneurs pour emmener les jeunes filles et les femmes se prostituer sur la grande route où passent beaucoup de camions....
J'interroge Dan,  le médecin : sida, MST, contraception?...
Il est fataliste et ses réponses évacuent les problèmes : elles peuvent prendre RV avec le médecin d'état, c'est gratuit....Il faut plusieurs jours de délai et faire la queue dans la salle d'attente...Quand on est autant marginalisée, désocialisée, que l'on vit dans l'urgence et la misère, où et comment trouver la force de se projeter dans l'avenir?...Pas de cas de sida, mais pas de dépistage...
Résultat, la plupart des femmes ont des enfants très jeunes...
Nous remontons dans notre mini-bus,nos regards se croisent, les larmes jaillissent... nos amis roumains sont gênés de voir notre abattement et nos réactions...Il nous faudra du temps pour évacuer et digérer cette réalité...

Nous allons visiter les thermes anciens, nous marchons jusque la cascade...





C'est la même ville...Comment sont partagées les richesses?...éternel problème...
Une question tourne en boucle dans mon esprit : et moi, qu'est-ce que je ferais dans la même situation?...si je voyais mes enfants crever de faim?...si je vivais dans l'exclusion,  la misère et le dénuement?...

Pas de réponse...

Soutien scolaire et soutien complexe

Les après-midi, alors qu'il n'y a pas école, le centre accueille les élèves scolarisés dans les écoles primaires et collèges du quartier....Ce programme de soutien scolaire (ou plus exactement d'aide aux devoirs) est mis en place par le centre Renaître Romania grâce aux parrainages....
Les enfants parrainés, en école primaire ou au collège viennent au centre pour y  faire leurs devoirs.
Ils sont accueillis par les deux monitrices qui s'occupent des enfants de l'école maternelle le matin, plus une troisième monitrice, Andréa, qui encadre une classe de collégiens.
J'ai été frappée de voir que les élèves roumains ont énormément de devoirs, dès le CP...pages de copie, opérations, exercices de maths, cours à recopier, cartes etc...Ils en ont pour l'après-midi...les plus doués et les plus rapides auront le temps de lire ou de jouer calmement, les autres n'auront pas forcément tout terminé....Les monitrices aident, donnent quelques conseils...mais pour les enfants en difficulté, aucune remédiation, ni soutien mis en place...


Les enfants accueillis sont pris en charge tant au point de vue de l'hygiène que de l'alimentation...
Au moins ils sont au chaud pour faire leurs devoirs, peuvent prendre une douche, se laver les dents et bénéficier d'un goûter copieux et équilibré...avant que le mini-bus du centre ne les ramène chez eux...
Et même si l'objectif premier est la santé (hygiène et nourriture), un autre et pas des moindres, est d'éviter le décrochage scolaire : les devoirs sonts faits avec une aide, les enfants sonts nourris, vêtus, changés si besoin, et donc ne sont pas stigmatisés, ni étiquettés "Roms", dans leurs écoles ou collèges...
En effet, difficile de ne pas se retrouver en proie aux moqueries des autres élèves lorsqu'on est pieds nus, sale , et mal habillé...et avec le ventre plus ou moins vide!...Beaucoup d'enfants Roms cessent de fréquenter l'école en grande partie pour ces raisons...

Soutien complexe
Le centre de Geoagiu

Une fois par mois, sur le centre de Geoagiu, certains enfants inscrits et parrainés ont la possibilité de venir une après-midi  pour des activités ludiques et récréatives. Ils sont encadrés par les monitrices ou par des mamans bénévoles ou encore par des assistantes sociales (surtout à Geoagiu, Dan le médecin, une maman et Simona l'AS se déplacent et en profitent pour visiter les familles pour un suivi médical ou social si besoin).

Les garçons font bloc...et ce n'est pas si facile d'avoir leur adhésion aux activités...ils auraient tendance à essayer de faire leur loi...

Le petit en rouge est....une fille...pour s'imposer face aux traditions (lors du goûter les filles mettent la table, servent, et les garçons sont servis comme des pachas!!!) et face aux garçons, une seule solution, faire le coup de poing comme eux et oublier robe et féminité...


La cour de récré...un pré...dans le collège agricole...avec quelque fois la visite des vaches...

jeudi 2 décembre 2010

Ramassage scolaire

Ce matin, nous partons en Mini-bus avec Johanna l'assistante sociale et Adrian le chauffeur chercher les enfants  qui fréquentent les 2 classes d'école maternelle. Les parents ne peuvent pas les amener (quartiers excentrés, trop loin, pas de voiture), soit n'en font pas l'effort...Il faut dire que lorsque nous découvrirons les quartiers, effectivement, si on ne va pas chercher les enfants, le déplacement est difficile.
Les enfants arrivent "bruts de décoffrage", juste levés, les yeux encore collés et pleins de sommeil...
Johanna doit parfois insister et discuter ferme pour emmener les enfants (il dort encore, il est enrhumé...etc).
Mais elle persiste et demande une raison valable pour justifier l'absence d'un enfant.

Voici le stadium...ce n'est ni un vrai stade, ni un gymnase, mais simplement un terrain de foot de campagne...12 familles Roms y squattent les vestiaires désafectés, en ruines, sans eau, ni électricité...
Dans le petit matin brumeux, c'est lugubre...
Comment faire pour que les enfants restent propres, alors que les Roms sont habitués à vivre dehors (surtout qu'à 8 ou 10, voire plus dans une seule pièce...c'est galère!!!)

Pas de douches, seulement un point d'eau dehors au mieux...on est au pied des Carpates...et l'hiver quand il neige ou qu'il gèle (le thermomètre peut descendre jusqu'à moins trente...)



Arrivés au centre, les enfants sont pris en charge par deux mamans Roms bénévoles, lavage des mains et des dents, douche et change des vêtements si besoin, puis une collation petit-déjeuner copieuse...
Difficile dans ces conditions d'avoir une classe structurée...les enfants sont sortis de la classe par groupe de 2 ou 3, puis reviennent, etc...
















Coiffure et surveillance des cheveux pour les poux...


















Petit déjeuner : verre de lait, tartines de nutella et pomme


 


Les activités en classe sont plus de l'ordre de la garderie éducative, en fonction du thème de la semaine
 (comptines, dessins, collages, puzzles ou jeux libres), mais l'objectif premier est de gérer l'urgence : hygiène, santé et nourriture...




Les enfants sont accueillis de 8 heures à midi (ramassage scolaire entre 8h et 8h30, retour entre 12h et 12h30). En Roumanie, que ce soit l'école formelle (d'état), ou non formelle (privée), il n'y a cours que de 8h à 12h...pas ou peu de cantines...en lycée, si les cours durent jusque 14 ou 15 heures, les élèves se débrouillent pour manger un sandwich...pas d'infrastructures
Ce qui fait que tous les enfants d'âge scolaire sont chez eux ou dehors tout l'après-midi.

Le système scolaire Roumain (école formelle)

Ecole maternelle : de 4 à 7 ans (quand il y en a une)
Ecole primaire - 4 années : de 7 à 11 ans
Gymnasium  - 4 années (c'est l'équivalent de notre collège) : de 11 à 15 ans
Lycée - 4 années : de 15 à 19 ans
Collège (équivalent de notre Université)

lundi 22 novembre 2010

Orastie - Roumanie

Toujours dans le cadre du GREF, et à la demande de l'association Partage, nous sommes parties Marie et moi (membres du GREF) avec Jocelyne (responsable de Partage), à Orastie, petite ville roumaine, en Transylvanie, dans les Carpates méridionales. Ce fut une mission courte, d'une semaine, du 10 au 16 octobre 2010.
Il s'agissait de rencontrer l'équipe du centre Renaître Romania, pour évaluer ce que nous pourrions apporter dans le cadre de la formation des monitrices des classes maternelles et de soutien scolaire.
Renaître Romania est une petite ONG roumaine qui s'occupe des enfants de familles défavorisées, en très grande pauvreté, en majorité Roms, sur la ville d'Orastie et les villages alentours de Geoagiu et de Pricaz...
L'association Partage finance et soutient Renaitre Romania.

Partage Renaître-Romania

"Durement touchée par la crise, soumise à la rigueur et confrontée à des grèves, la Roumanie serait quasiment en faillite. En effet, dernier pays entré dans l'Union Européenne, la Roumanie a subi une récession de 7,1 % en 2009 et continue d’enregistrer une contraction de son économie en 2010. Confronté à cette situation, le gouvernement a adopté un plan d'austérité drastique, coupant de 25 % les salaires dans le secteur public, diminuant de 15 % les allocations de chômage et des pensions et augmentant la TVA de 19 % à 24 %. A titre d’exemple, les salaires de la fonction publique sont d'environ 1.000 lei par mois soit environ 235 euros. Avec cette baisse de 25%, les salaires vont tomber à 176.25 euros par mois. Le loyer peut tourner entre 50 et 300 euros par mois. Les fruits coûtent entre 0,5 et 2 euros le kilo selon les saisons, l'essence est quasiment au même prix qu'en France et certains prix sont identiques à ceux pratiqués dans nos supermarchés." J.Noll responsable Partage

Dans de telles circonstances, ce sont surtout les plus pauvres et les plus défavorisés qui "trinquent" et prennent la crise de plein fouet.


Orastie est une petite ville d'environ 20000 habitants. Peu d'industries, beaucoup de chômage...
La Roumanie est un pays très rural, et ce qui m'a frappé, ce sont surtout les terres en jachère, inexploitées, laissées à l'abandon.
Notre interprète nous a expliqué que les paysans n'ont pas les moyens financiers d'acheter des semences pour tous leurs champs, ni les moyens techniques ( le matériel agricole coûte cher) de les travailler.
















Le centre Renaître
















Aperçu de la rue devant le centre...ce grand tuyau c'est la conduite de gaz!!!...fumeurs gare aux fuites...



vendredi 22 octobre 2010

Et pour finir en beauté ...

Voilà...Je suis rentrée...physiquement d'abord...et j'ai bien mis 3 à 4 semaines à revenir vraiment...
Cette découverte de l'Afrique, du Burkina Faso et surtout de l'accueil et de la gentillesse des Burkinabais reste pour moi quelque chose de très fort.
Après le choc des premiers jours où je me suis vraiment demandée si j'allais tenir et être capable de mener à bien la mission GREF, ce fut vraiment un plaisir et un bonheur d'aller de rencontres en découvertes...
Au passage, un grand merci à Jean-Pierre et Marie Claire qui m'ont accompagnée en supportant et en riant de mes étonnements : "C'est ça l'Afrique"...
Avec eux, grace à eux, durant toute cette mission, je me suis sentie "à ma place"...

Et pour finir en beauté, ce diaporama réalisé par JP...



mardi 19 octobre 2010

Sarma

Nous avons regagné Ouagadougou pour le week-end...L'avion d'Air France décolle dimanche soir pour nous ramener à la maison...
A Ouaga, nous retrouvons Alfred et Aminata, les correspondants au Burkina d' ALAID (Association Laïque d'Aides et d'Initiatives au Développement), ainsi que Michel et Solange, membres d'ALAID, qui supervisent la construction d'un barrage en terre dans le village de Sarma, à environ 80 kms de Ouaga.

http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/association-alaid-nouveaux-locaux-meme-objectif

Alfred est originaire de Sarma, sa famille y vit encore : il sait que ce samedi, il y aura des funérailles (celles d'une vieille dame)  et nous invite à y assister.
Les funérailles ne sont pas l'enterrement de la personne proprement dit, mais la fête que la famille se doit d'organiser, en invitant la famille, tous les amis et le village, pour que l'âme de défunt parte en paix...Il faut de l'argent pour l' organiser, et cette fête a lieu quelques fois des semaines ou des mois après le décès.
A cette occasion, les masques sortent et il est très rare que des blancs y assistent, à moins d'y être invités.
Nous partons en 4x4...le goudron s'arrête vite à la sortie de Ouaga et c'est ensuite la piste avec tous ses pièges...

La construction du barrage

En arrivant à Sarma, nous avons la chance de voir la cuisson du pain dans le four du village. Comme il est tout chaud, nous en achetons et le dégustons...Délicieux!!

Sarma est un village assez étendu. Nous mangeons dans la maison que se fait construire le frère d'Alfred.Comme le veut la coutume, Aminata a amené à manger non seulement pour nous, mais aussi pour toute la famille. Après le repas, nous allons saluer le père d'Alfred, un vieux monsieur de près de 90 ans, malheureusement presque aveugle, et qui a 4 femmes.
Avec Aminata nous visitons la concession, accompagnées d'une des femmes.

La pierre à moudre


Entonnoir et filtre pour le Dolo
Nous parcourons le village, allons nous présenter aux " vieux" (en Afrique  le vieux n'est pas péjoratif mais signifie sage, ancien avec beaucoup de respect) et leur demander avec des offrandes, la permission d'assister aux funérailles et de faire des photos. Permission accordée!!!Merci Alfred


Le village de Sarma et les greniers à mil

Les tambours appellent les masques



Ceux-ci arrivent, on ne sait d'où et surtout on n'a pas le droit de les regarder arriver ou partir.

Les hommes dansent, beaucoup de sauts et d'acrobaties...Les tambours résonnent, et les sifflets Mossi communiquent avec les esprits...Un homme me tend son sifflet, je le prends et souffle dedans une première fois...rien....J'essaie à nouveau, et miracle, ça marche...un coup de bol, j'en suis la première étonnée, lui aussi...


Les danses acrobatiques des hommes

Aminata nous emmène voir les femmes qui dansent dans une concession (plusieurs habitations dans une cour fermée)...une groupe de femmes frappent le rythme sur des calebasses retournées et elles chantent toutes en choeur...Aminata rentre dans la danse, puis nous y fait rentrer...Pas si facile de prendre le rythme...il n'y a qu'une seule blanche qui est à contre temps, devinez qui...pourtant je m'applique et une petite mémée me surveille et m'encourage...ou me fait savoir que non décidément ça ne va pas...



Le soleil se couche sur les baobabs où se perchent les vautours, nous dansons parmi les sourires et les chants...je suis dans un film...pas envie de partir...mais tout le monde bat le rappel, il faut rentrer...



En partant, nous croisons un autre groupe d'hommes qui dansent le "Warba"


Et sur la route du retour, d'étranges convois exceptionnels...

samedi 9 octobre 2010

Les Adieux

La mission se termine...nous pensons à fêter notre départ, tout en travaillant d'arrache pied pour boucler notre programme...Les monitrices savent que nous allons partir et veulent profiter de nos conseils jusqu'au dernier moment...on ne m'a jamais réclamé autant de visites de suivi de classe!...


Le jeudi soir, nous invitons la famille d'André et Bibata, nos voisins...c'est la fête : Emmanuel et Julienne m'improvisent la danse des grand-mères...Bibata revient d'un mariage et s'est mise sur son trente et un...Elle est magnifique...

















Le vendredi midi (après deux visites de classes dans la matinée...), c'est la fête au DT. Tout le monde est là et choisit une bière ou un "sucrerie", c'est-à-dire une boisson sucrée type fanta ou coca ou sprite, voire on mélange les deux...
Cadeaux, discours, fous rires et c'est comme ça que JP se retrouve avec une seconde épouse (choisie par Marie, la première épouse "c'est beaucoup mieux quand c'est toi qui choisit et qui reste la maîtresse du jeu")

















Joséphine, l'heureuse élue...













































Nous somme gâtés : colliers, tissus, bogolan pour JP...
Mais attention, l'après-midi réunion de travail, bilan avec tout le monde.
Le soir, nous sommes invités à revenir pour 20h. Il y aura un orchestre
Vite, on termine les valises dans l'urgence et le soir même, nous revenons et attendons l'orchestre qui arrivera une bonne heure après...Y a pas de problème!...
Nous sommes accueillis par un grand costaud qui nous explique que ses collègues musiciens vont arriver.
Petit à petit tout le monde arrive...on attend...Enfin voilà les musiciens...qui se mettent en place et commencent à jouer:


Puis le grand costaud se lève, vient vers nous et chante pour nous en Dioula...Nous voyons bien qu'il s'adresse à nous, mais ne comprenons pas...Marie hésite : est-ce un griot?... (quelqu'un qui chante vos louanges et se fait payer, soit en monnaie, soit en dansant...il faut donner de l'argent ou aller danser pour le remercier)
Ne sachant pas ce qu'il en est, nous ne bougeons pas...
Une fois que la plus âgée des dames (la cuisinière en l'occurence ) entre dans la danse, tout le monde peut aller danser.
Puis Sally, la directrice arrive et le griot chante ses louanges...il répète son nom, chante en Dioula et tout le monde reprend en choeur en dansant...Là nous comprenons alors que c'était bien un griot et qu'il était  bien venu chanter nos louanges...Marie va le remercier, nous excuser, et il ne nous reste plus qu'à aller danser....


















Dans la nuit, nous serons réveillés par le bruit de la pluie sur les tôles : la pluie des mangues est en avance de presque un mois...les Africains y verraient un signe pour notre départ...
Au matin, la pluie a seulement décollé la poussière...il pleut encore un petit peu...une bonne excuse...au moment de quitter Bobo, dans la voiture qui nous emmène à la gare routière, j'ai le coeur gros et les yeux humides...

Un petit tour à la Doloterie

La Doloterie, c'est là où l'on fabrique le Dolo, la bière de mil...fabriquée avec le sorgho rouge, qui est une variété de mil.
Il faut goûter, au moins pour savoir...ce n'est pas mauvais, un goût un peu douceâtre, entre cidre et bière qui fermente...
Par contre, les chaudrons où la bière fermente valent le coup d'oeil!...
Il vaut mieux ne pas être trop "narreux"...

















Derrière nous, les chaudrons où fermente le Dolo...


En nous voyant, notre serveuse était allée gentiment rincer le bol et la bouteille (elle prenait soin des "Toubabous"", on sait qu'ils ont les tripes fragiles!...)
Rassurez-vous, je n'ai pas tout bu...quelques gorgées et le reste du bol a fait le bonheur d'un vieux monsieur...avec qui nous avons taillé la bavette
Car le spectacle est aussi dans la salle (si je puis dire puisque c'est à l'air libre...)
Même pas malade!!!...