vendredi 22 octobre 2010

Et pour finir en beauté ...

Voilà...Je suis rentrée...physiquement d'abord...et j'ai bien mis 3 à 4 semaines à revenir vraiment...
Cette découverte de l'Afrique, du Burkina Faso et surtout de l'accueil et de la gentillesse des Burkinabais reste pour moi quelque chose de très fort.
Après le choc des premiers jours où je me suis vraiment demandée si j'allais tenir et être capable de mener à bien la mission GREF, ce fut vraiment un plaisir et un bonheur d'aller de rencontres en découvertes...
Au passage, un grand merci à Jean-Pierre et Marie Claire qui m'ont accompagnée en supportant et en riant de mes étonnements : "C'est ça l'Afrique"...
Avec eux, grace à eux, durant toute cette mission, je me suis sentie "à ma place"...

Et pour finir en beauté, ce diaporama réalisé par JP...



mardi 19 octobre 2010

Sarma

Nous avons regagné Ouagadougou pour le week-end...L'avion d'Air France décolle dimanche soir pour nous ramener à la maison...
A Ouaga, nous retrouvons Alfred et Aminata, les correspondants au Burkina d' ALAID (Association Laïque d'Aides et d'Initiatives au Développement), ainsi que Michel et Solange, membres d'ALAID, qui supervisent la construction d'un barrage en terre dans le village de Sarma, à environ 80 kms de Ouaga.

http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/association-alaid-nouveaux-locaux-meme-objectif

Alfred est originaire de Sarma, sa famille y vit encore : il sait que ce samedi, il y aura des funérailles (celles d'une vieille dame)  et nous invite à y assister.
Les funérailles ne sont pas l'enterrement de la personne proprement dit, mais la fête que la famille se doit d'organiser, en invitant la famille, tous les amis et le village, pour que l'âme de défunt parte en paix...Il faut de l'argent pour l' organiser, et cette fête a lieu quelques fois des semaines ou des mois après le décès.
A cette occasion, les masques sortent et il est très rare que des blancs y assistent, à moins d'y être invités.
Nous partons en 4x4...le goudron s'arrête vite à la sortie de Ouaga et c'est ensuite la piste avec tous ses pièges...

La construction du barrage

En arrivant à Sarma, nous avons la chance de voir la cuisson du pain dans le four du village. Comme il est tout chaud, nous en achetons et le dégustons...Délicieux!!

Sarma est un village assez étendu. Nous mangeons dans la maison que se fait construire le frère d'Alfred.Comme le veut la coutume, Aminata a amené à manger non seulement pour nous, mais aussi pour toute la famille. Après le repas, nous allons saluer le père d'Alfred, un vieux monsieur de près de 90 ans, malheureusement presque aveugle, et qui a 4 femmes.
Avec Aminata nous visitons la concession, accompagnées d'une des femmes.

La pierre à moudre


Entonnoir et filtre pour le Dolo
Nous parcourons le village, allons nous présenter aux " vieux" (en Afrique  le vieux n'est pas péjoratif mais signifie sage, ancien avec beaucoup de respect) et leur demander avec des offrandes, la permission d'assister aux funérailles et de faire des photos. Permission accordée!!!Merci Alfred


Le village de Sarma et les greniers à mil

Les tambours appellent les masques



Ceux-ci arrivent, on ne sait d'où et surtout on n'a pas le droit de les regarder arriver ou partir.

Les hommes dansent, beaucoup de sauts et d'acrobaties...Les tambours résonnent, et les sifflets Mossi communiquent avec les esprits...Un homme me tend son sifflet, je le prends et souffle dedans une première fois...rien....J'essaie à nouveau, et miracle, ça marche...un coup de bol, j'en suis la première étonnée, lui aussi...


Les danses acrobatiques des hommes

Aminata nous emmène voir les femmes qui dansent dans une concession (plusieurs habitations dans une cour fermée)...une groupe de femmes frappent le rythme sur des calebasses retournées et elles chantent toutes en choeur...Aminata rentre dans la danse, puis nous y fait rentrer...Pas si facile de prendre le rythme...il n'y a qu'une seule blanche qui est à contre temps, devinez qui...pourtant je m'applique et une petite mémée me surveille et m'encourage...ou me fait savoir que non décidément ça ne va pas...



Le soleil se couche sur les baobabs où se perchent les vautours, nous dansons parmi les sourires et les chants...je suis dans un film...pas envie de partir...mais tout le monde bat le rappel, il faut rentrer...



En partant, nous croisons un autre groupe d'hommes qui dansent le "Warba"


Et sur la route du retour, d'étranges convois exceptionnels...

samedi 9 octobre 2010

Les Adieux

La mission se termine...nous pensons à fêter notre départ, tout en travaillant d'arrache pied pour boucler notre programme...Les monitrices savent que nous allons partir et veulent profiter de nos conseils jusqu'au dernier moment...on ne m'a jamais réclamé autant de visites de suivi de classe!...


Le jeudi soir, nous invitons la famille d'André et Bibata, nos voisins...c'est la fête : Emmanuel et Julienne m'improvisent la danse des grand-mères...Bibata revient d'un mariage et s'est mise sur son trente et un...Elle est magnifique...

















Le vendredi midi (après deux visites de classes dans la matinée...), c'est la fête au DT. Tout le monde est là et choisit une bière ou un "sucrerie", c'est-à-dire une boisson sucrée type fanta ou coca ou sprite, voire on mélange les deux...
Cadeaux, discours, fous rires et c'est comme ça que JP se retrouve avec une seconde épouse (choisie par Marie, la première épouse "c'est beaucoup mieux quand c'est toi qui choisit et qui reste la maîtresse du jeu")

















Joséphine, l'heureuse élue...













































Nous somme gâtés : colliers, tissus, bogolan pour JP...
Mais attention, l'après-midi réunion de travail, bilan avec tout le monde.
Le soir, nous sommes invités à revenir pour 20h. Il y aura un orchestre
Vite, on termine les valises dans l'urgence et le soir même, nous revenons et attendons l'orchestre qui arrivera une bonne heure après...Y a pas de problème!...
Nous sommes accueillis par un grand costaud qui nous explique que ses collègues musiciens vont arriver.
Petit à petit tout le monde arrive...on attend...Enfin voilà les musiciens...qui se mettent en place et commencent à jouer:


Puis le grand costaud se lève, vient vers nous et chante pour nous en Dioula...Nous voyons bien qu'il s'adresse à nous, mais ne comprenons pas...Marie hésite : est-ce un griot?... (quelqu'un qui chante vos louanges et se fait payer, soit en monnaie, soit en dansant...il faut donner de l'argent ou aller danser pour le remercier)
Ne sachant pas ce qu'il en est, nous ne bougeons pas...
Une fois que la plus âgée des dames (la cuisinière en l'occurence ) entre dans la danse, tout le monde peut aller danser.
Puis Sally, la directrice arrive et le griot chante ses louanges...il répète son nom, chante en Dioula et tout le monde reprend en choeur en dansant...Là nous comprenons alors que c'était bien un griot et qu'il était  bien venu chanter nos louanges...Marie va le remercier, nous excuser, et il ne nous reste plus qu'à aller danser....


















Dans la nuit, nous serons réveillés par le bruit de la pluie sur les tôles : la pluie des mangues est en avance de presque un mois...les Africains y verraient un signe pour notre départ...
Au matin, la pluie a seulement décollé la poussière...il pleut encore un petit peu...une bonne excuse...au moment de quitter Bobo, dans la voiture qui nous emmène à la gare routière, j'ai le coeur gros et les yeux humides...

Un petit tour à la Doloterie

La Doloterie, c'est là où l'on fabrique le Dolo, la bière de mil...fabriquée avec le sorgho rouge, qui est une variété de mil.
Il faut goûter, au moins pour savoir...ce n'est pas mauvais, un goût un peu douceâtre, entre cidre et bière qui fermente...
Par contre, les chaudrons où la bière fermente valent le coup d'oeil!...
Il vaut mieux ne pas être trop "narreux"...

















Derrière nous, les chaudrons où fermente le Dolo...


En nous voyant, notre serveuse était allée gentiment rincer le bol et la bouteille (elle prenait soin des "Toubabous"", on sait qu'ils ont les tripes fragiles!...)
Rassurez-vous, je n'ai pas tout bu...quelques gorgées et le reste du bol a fait le bonheur d'un vieux monsieur...avec qui nous avons taillé la bavette
Car le spectacle est aussi dans la salle (si je puis dire puisque c'est à l'air libre...)
Même pas malade!!!...