jeudi 20 octobre 2011

Sénégal, le retour

Je repars!!!

Je retourne à Thiès, du 31 octobre au 6 décembre 2011.




Toujours dans le cadre du GREF, dans le même projet d'appui au développement (Formation des directeurs encadrants pédagogiques, rénovation de l'enseignement du français)., avec Marie-Claire ma co-équipière.
Nous allons assurer le suivi du stage que nous avons encadré en mars dernier.

Nous irons dans les écoles, rencontrer les directeurs, les observer dans leur rôle d'encadrants pédagogiques.
Nous allons travailler en analyse de pratique avec eux, voir si les petites graines que nous avons semées au printemps dernier ont bien germées et poussent...
Qu'allons-nous trouver?...Qui allons-nous retrouver?...notre travail aura-t-il servi à quelque chose?... ou pas?...
Ce sera un peu l'heure de vérité....

J'alimenterai ce blog au retour car là-bas, la connexion internet est très aléatoire.

Je vais retrouver la chaleur, la douche à l'africaine (au seau avec un gobelet), le jus de Bissap, les baobabs....les coupures d'eau et d'électricité....et la terenga sénégalaise.

A bientôt

Religion et coutumes sénégalaises

Le Sénégal est un pays où la "teranga"  (hospitalité) n'est pas un vain mot.
Dans ce pays différentes ethnies cohabitent (Wolofs, Serrers, Peuls ou Toucouleurs...), la langue officielle est le français, langue de l'école, mais beaucoup d'enfants arrivent au CP en parlant le Wolof ou le Serrer, leur langue maternelle, celle de leur ethnie.
La religion musulmane est majoritaire, cependant vous avez pu voir dans certains de mes articles que je parle souvent d'église ou de sortie de messe...Chrétiens et musulmans cohabitent sans heurts : dans ce pays où les animaux divaguent (il en est ainsi dans toute l'Afrique), comme je m'étonnais de voir des cochons, on m'a répondu "il faut bien que les chrétiens mangent"...


En attendant de passer à la casserole...


Les fêtes religieuses sont fériées...des deux côtés!!Tout le monde chôme et fait la fête, que ce soit pour la Tabaski musulmane ou la Pâques chrétienne.
Pape, notre chauffeur de taxi (s'appeler Pape pour un musulman, n'est-ce pas un comble), nous expliquait que le Sénégal est un pays de tolérance, que la religion fait partie de l'intimité de chaque personne...
_"Si ma femme est catholique, elle prie dans sa religion...cela la regarde, comme moi qui suis musulman, je prie dans ma religion...chacun est libre et nos enfants choisiront...Au Sénégal, on est tolérant...et on respecte les fêtes religieuses de tous"...
Et il ajoute "les autres là (en parlant des islamistes) ce sont des fous, ce ne sont pas de bons musulmans...ce n'est pas ce que dit le Coran"...

Belle leçon de tolérance à méditer...

mardi 11 octobre 2011

Une journée en pirogue sur le delta du Sine-Saloum

9 heures : nous sommes fin prêts, petit dej avalé, valises bouclées, guettant la pirogue sur le ponton...personne
9 heures et quart : toujours personne...la pression monte...Marie s'inquiète : "je savais pourtant qu'en Afrique il ne faut jamais payer d'avance!!!"
9 heures et demie...une pirogue approche...Est-ce la nôtre?...Gagné...OUF!!

Embarquement

On oublie toutes nos tergiversations et c'est parti...Nos deux accompagnateurs sont très jeunes : mais nous verrons qu'ils connaissent très bien le delta et ses particularités...
Sur le delta nous croisons les pirogues pleines de passagers habillés de couleurs chatoyantes...ils vont à la messe...plus tard nous recroiserons les pirogues "sorties de messe"!!!
Quelques pêcheurs qui nous saluent...
Nous approchons des palétuviers aux racines couvertes d'huîtres qui se découvrent à marée basse.

les huîtres sur les racines des palétuviers

Les femmes vont les ramasser pour ensuite les mettre sur des piquets de bois, pour les faire grossir et les récolter afin de les vendre dans les restaurants. De loin, nous apercevons des femmes sur un banc de sable qui ramassent des coques.
La pirogue se faufile au plus près des palétuviers, puis nous entrons dans les bolongs : ce sont des passages entre les palétuviers, de plus en plus étroits.
Nous apercevons sur une plage des crabes qui marchent de travers : ce sont des crabes violonistes, avec une pince plus grosse que l'autre.

Mais c'est surtout le paradis des oiseaux : hérons cendrés, hérons pourprés, aigrettes blanches ou noires, cormorans, sternes, pélicans (emblème du delta), aigle-pêcheur...heureusement nous avons les jumelles, mais parfois nous approchons assez près...le plus âgé de nos guides les connait bien.
Le moteur coupé, la pirogue glisse dans les bolongs : sérénité de ce moment privilégié, entourés d'oiseaux, en arrière plan la vie sur le delta...
Nous approchons de l'embouchure, on arrête le moteur : c'est la pêche...il faudra se nourrir à midi...
Le temps passe...j'apprends à accrocher la crevette à l'hameçon, à lancer le fil, à le remonter au moulinet...que dalle!!!
Marie aura plus de chance et attrapera un petit mérou...On va se battre s'il n'y a que cela à manger...mais nos guides ont tout prévu : les dorades, les oignons, les citrons verts, sans oublier l'eau.
La pirogue se dirige vers une petite plage...nous descendons...cette petite plage a l'air habitée...des restes de ce qui peut ressembler à un campement, la place d'un feu, des sacs, des marmites...
Nous nous installons à côté et nos guides préparent le repas (dorades et petit mérou grillés).

le campement des femmes

Alors que nous nous baignons, nous voyons arriver une pirogue, avec 4 femmes à bord...elles descendent sur la plage, en tirant de gros sacs de jute...ce sont elles que nous avons vues ce matin ramasser des coques...En effet, cette plage est leur campement...elles déchargent les sacs, les vident et mettent les coques à chauffer dans les marmites...Lorsque les coques sont ouvertes, elles les sortent, les frappent en les lançant sur le couvercle des marmites afin de finir de briser les coquilles, puis les mettent en tas sur une bâche et commencent à les "décoquiller"et à les trier...
Nous les regardons, essayons de parler avec elles mais aucune ne parle français (l'une d'elles se débrouille difficilement), seulement leur dialecte..nous communiquons par signes, avec beaucoup de rires...spontanément nous allons les aider à décoquiller les coques...au premier abord un peu étonnées, elles nous acceptent en riant...
Nous passerons un bon moment avec elles, simplement en partageant leur travail.
Elles nous montre de gros coquillages qu'elles ont pêchés...cela ressemble à un coquillage que j'appelle un bénitier...elles l'appellent camembert (traduction de nos guides)...elles en sortent le mollusque, le font cuire, le découpent en morceaux...Comme les coques, elles le revendront sur le marché pour le fameux "Thiébu Dieun", riz au poisson, plat typique du Sénégal...(voir la page recettes)
Nous négocions l'achat de deux coquillages (vides)....elles sont ravies!

Notre repas est prêt...Dorades grillées aux oignons...nous nous régalons assises sur un tronc d'arbre.
C'est alors que les femmes nous amènent gracieusement quelques coques cuites et décortiquées pour agrémenter la dorade. En échange, nous leur offrons quelques mandarines, elles ne les mangent pas et les gardent précieusement.
Pas de photos de ces moments exeptionnels; mais quel souvenir!

C'est l'heure d'embarquer à nouveau. Direction l'ile aux oiseaux pour approcher de près les pélicans et les aigrettes...Puis c'est le retour au bar des pêcheurs, pour y attendre Sidi, le retour à Thiès...
Demain on bosse!!!


Le Delta du Sine-Saloum

Au sud de la Petite Côte et juste avant la Gambie, se trouve le delta du Sine-Saloum. Comme son nom l'indique, c'est la rencontre de deux fleuves (le Sine et le Saloum) avec l'océan Atlantique, à leur embouchure, sur une vaste étendue de 1800 km2 : îles, bancs de sable, mangrove avec différentes sortes de palétuviers, delta mouvant au gré des marées. C'est surtout un parc national classé par l'Unesco réserve de biosphère du delta du Saloum...faune et flore y sont préservées...c'est également une réserve ornithologique.
Nous avons réservé une chambre pour 3 au Bazouk du Saloum, sur l'île de Mar Lodj et avons rendez-vous avec la pirogue à 17 heures précises au bar des pêcheurs à Nangdane.
Après le repas et autour d'une bière bien fraîche la conversation s'engage avec le patron; il nous propose une journée en pirogue pour le lendemain avec pêche et découverte du delta...marchandage et négociations commencent...il faut prendre le temps, discuter, s'imposer mais pas trop...Nous avons des impératifs de temps (heure pour reprendre notre taxi et rentrer à Thiès) et d'argent...
Il demande à être payé d'avance...Prendrons-nous ce risque?...Nous hésitons, Marie négocie pied à pied...elle y gagnera le surnom de "ministre des finances"...
Finalement nous nous mettons d'accord...Rendez-vous demain dimanche à 9 heures au ponton du Bazouk...

les négociations en cours



Photos du delta lors de la courte traversée

L'arrivée au Bazouk du Saloum est idyllique...notre "chambre" est un petit bungalow face au delta...un camping amélioré en quelque sorte...Bougainvillés, ambiance lodge africain...sans que cela ne soit trop touristique et friqué...

 notre "chez-nous" pour une nuit

vue sur le delta à travers les bougainvillés

Nous décidons d'aller visiter le village et partons à pied; en traversant le terrain de foot (une vaste étendue de terre et de poussière avec deux buts), une charrette s'arrête à notre hauteur et son conducteur nous propose ses services...et c'est parti pour un tour du village en charrette tape-cul!!!le moindre cahot nous remonte le long de la colonne vertébrale jusqu'aux cervicales...mais on a bien discuté et bien ri, cela valait le détour...

 notre attelage et son conducteur

 l'arbre sacré : un fromager et un arbre d'une autre essence mêlent leurs branches et leurs racines impressionnantes


vue du village : comme partout les poubelles traînent

Au programme en rentrant bain dans le delta, douche sommaire à l'africaine, apéro, repas et coucher de soleil...Carpe Diem...Demain sera un autre jour!

vendredi 7 octobre 2011

Enfin la brousse!...

Après la visite de la presqu'île de Fadiouth, nous reprenons le taxi, direction le delta du Sine-Saloum...Mais pour cela il faut quitter le goudron et prendre la piste...
C'est l'Afrique que je préfère, celle que j'imaginais...
Fini les parpaings et les poubelles partout qui gangrènent les villes...Bonjour la poussière de latérite, les cahots de la piste, les baobabs majestueux, le cheminement des femmes portant les calebasses sur leur tête, les taxis-brousse bondés...Un dépaysement total : mais attention, il ne s'agit pas de crever ou de tomber en panne sur cette piste écrasée de chaleur!

En mars les baobabs n'ont pas de feuilles

Maigre paturage pour ces zébus...


Les troncs rectilignes des palmiers