9 heures : nous sommes fin prêts, petit dej avalé, valises bouclées, guettant la pirogue sur le ponton...personne
9 heures et quart : toujours personne...la pression monte...Marie s'inquiète :
"je savais pourtant qu'en Afrique il ne faut jamais payer d'avance!!!"
9 heures et demie...une pirogue approche...Est-ce la nôtre?...Gagné...OUF!!
Embarquement
On oublie toutes nos tergiversations et c'est parti...Nos deux accompagnateurs sont très jeunes : mais nous verrons qu'ils connaissent très bien le delta et ses particularités...
Sur le delta nous croisons les pirogues pleines de passagers habillés de couleurs chatoyantes...ils vont à la messe...plus tard nous recroiserons les pirogues "sorties de messe"!!!
Quelques pêcheurs qui nous saluent...
Nous approchons des palétuviers aux racines couvertes d'huîtres qui se découvrent à marée basse.
les huîtres sur les racines des palétuviers
Les femmes vont les ramasser pour ensuite les mettre sur des piquets de bois, pour les faire grossir et les récolter afin de les vendre dans les restaurants. De loin, nous apercevons des femmes sur un banc de sable qui ramassent des coques.
La pirogue se faufile au plus près des palétuviers, puis nous entrons dans les bolongs : ce sont des passages entre les palétuviers, de plus en plus étroits.
Nous apercevons sur une plage des crabes qui marchent de travers : ce sont des crabes violonistes, avec une pince plus grosse que l'autre.
Mais c'est surtout le paradis des oiseaux : hérons cendrés, hérons pourprés, aigrettes blanches ou noires, cormorans, sternes, pélicans (emblème du delta), aigle-pêcheur...heureusement nous avons les jumelles, mais parfois nous approchons assez près...le plus âgé de nos guides les connait bien.
Le moteur coupé, la pirogue glisse dans les bolongs : sérénité de ce moment privilégié, entourés d'oiseaux, en arrière plan la vie sur le delta...
Nous approchons de l'embouchure, on arrête le moteur : c'est la pêche...il faudra se nourrir à midi...
Le temps passe...j'apprends à accrocher la crevette à l'hameçon, à lancer le fil, à le remonter au moulinet...que dalle!!!
Marie aura plus de chance et attrapera un petit mérou...On va se battre s'il n'y a que cela à manger...mais nos guides ont tout prévu : les dorades, les oignons, les citrons verts, sans oublier l'eau.
La pirogue se dirige vers une petite plage...nous descendons...cette petite plage a l'air habitée...des restes de ce qui peut ressembler à un campement, la place d'un feu, des sacs, des marmites...
Nous nous installons à côté et nos guides préparent le repas (dorades et petit mérou grillés).
le campement des femmes
Alors que nous nous baignons, nous voyons arriver une pirogue, avec 4 femmes à bord...elles descendent sur la plage, en tirant de gros sacs de jute...ce sont elles que nous avons vues ce matin ramasser des coques...En effet, cette plage est leur campement...elles déchargent les sacs, les vident et mettent les coques à chauffer dans les marmites...Lorsque les coques sont ouvertes, elles les sortent, les frappent en les lançant sur le couvercle des marmites afin de finir de briser les coquilles, puis les mettent en tas sur une bâche et commencent à les "décoquiller"et à les trier...
Nous les regardons, essayons de parler avec elles mais aucune ne parle français (l'une d'elles se débrouille difficilement), seulement leur dialecte..nous communiquons par signes, avec beaucoup de rires...spontanément nous allons les aider à décoquiller les coques...au premier abord un peu étonnées, elles nous acceptent en riant...
Nous passerons un bon moment avec elles, simplement en partageant leur travail.
Elles nous montre de gros coquillages qu'elles ont pêchés...cela ressemble à un coquillage que j'appelle un bénitier...elles l'appellent camembert (traduction de nos guides)...elles en sortent le mollusque, le font cuire, le découpent en morceaux...Comme les coques, elles le revendront sur le marché pour le fameux "Thiébu Dieun", riz au poisson, plat typique du Sénégal...(voir la page recettes)
Nous négocions l'achat de deux coquillages (vides)....elles sont ravies!
Notre repas est prêt...Dorades grillées aux oignons...nous nous régalons assises sur un tronc d'arbre.
C'est alors que les femmes nous amènent gracieusement quelques coques cuites et décortiquées pour agrémenter la dorade. En échange, nous leur offrons quelques mandarines, elles ne les mangent pas et les gardent précieusement.
Pas de photos de ces moments exeptionnels; mais quel souvenir!
C'est l'heure d'embarquer à nouveau. Direction l'ile aux oiseaux pour approcher de près les pélicans et les aigrettes...Puis c'est le retour au bar des pêcheurs, pour y attendre Sidi, le retour à Thiès...
Demain on bosse!!!