mardi 18 mai 2010

Au boulot!...

Bon, ce n'est pas le tout!...on n'était pas là pour faire du tourisme... Parlons un peu boulot : l'association Partage nous mandatait pour la formation des monitrices, aide-monitrices de maternelle, de la classe d'alphabétisation, et des enseignants qui assuraient le soutien scolaire.
Mais le Dispensaire Trottoir est une structure privée qui ne dépend pas du ministère de l'éducation burkinabé.

Le système scolaire Burkinabé
Au Burkina, il n'y a pas d'école maternelle à proprement parler comme en France. Le système scolaire commence au CP et l'école est en français, alors que les enfants parlent le dialecte de leur ethnie (à Bobo le Dioula).
Les "garderies éducatives", lorsqu'elles existent dépendent de L'Action sociale. Les classes sont très chargées (60 à 80 enfants d'âge préscolaire). Les monitrices sont formées à l'école de Gaoua .
Lorsque les enfants rentrent à l'école (qui est payante...les familles doivent payer "l'écolage") le cursus scolaire se déroule ainsi :
CP en deux ans - CP1 et CP2
puis comme chez nous CE1, CE2, CM1 et CM2
Ensuite collège et lycée
Il y a des programmes officiels, livres de lecture, français, maths, etc...On y retrouve la pédagogie et le contenu de ce que nous connaissions dans les années 50-60 (ce qui est paradoxal, c'est qu'en CM2, les bons élèves ont un sacré niveau en maths et français, mais appris par coeur).
Le "Hic", et il est de taille, c'est que les classes sont très chargées : j'ai visité une classe de CP2 de 193 élèves...vous avez bien lu. Dans la même école, la classe de CP1 n'avait que 171 élèves et les autres classes plus de 200 élèves...
Imaginez : vous arrivez dans la classe et 193 enfants en choeur vous accueillent d'un "Bonjour Tantie" tonitruant...ça laisse sans voix...

Comment faire?...Quelle autre pédagogie mettre en place que celle du par coeur en répétant les phrases de lecture écrites au tableau?...Le maître a sa baguette pour faire suivre au tableau et il n'est pas rare qu'il s'en serve pour se faire respecter (ça "chicotte")...
Les enfants sont assis 6 par table, là on nous n'en mettons que deux, ils ne peuvent pas bouger.Celui qui a envie d'apprendre écoute et répète, les autres tant pis...


D'autre part  si l'enfant a de gros problèmes, est perturbateur, ne suit pas, il peut être renvoyé de l'école...et se retrouve dans la rue.
A partir de cette année, une loi vient d'être promulguée : on ne pourra plus renvoyer un élève...ce qui perturbe les enseignants car comment prendre en charge les enfants en difficulté dans des classes aussi chargées.
Parallèllement il y a des écoles privées, soit confessionnelles, ou autres.
Une chose m'a profondément choquée : l'école coranique qui envoie les enfants mendier et demander une obole aux passants. Ces enfants sont en haillons, on les reconnait à leur sébile rouge (boîte de conserve de sauce tomate)...et cela malgré une loi interdisant la mendicité, comme le proclame cette "affiche" dans le quartier du vieux Bobo...


Mais revenons au DT
Les enfants accueillis sont en majorité des enfants de familles très pauvres du quartier, parents décédés quelques fois (le Sida fait des ravages en Afrique), accueillis dans des familles d'accueil ou pour une petite partie d'entre eux internes au DT.
Il y a 3 classes de "maternelle" d'un effectif de 40 élèves seulement (PS-MS, MS et GS)
Dans chaque classe, une monitrice et une aide-monitrice, dont les salaires sont pris en charge par l'association Partage. Les monitrices ont été recrutées par le DT, toutes n'ont pas fait la formation à Gaoua, mais toutes sont volontaires et très engagées.
Après la maternelle les enfants sont inscrits dans les écoles du quartier. Ils sont parrainés par deux associations partenaires, Asmaé et Partage (l'écolage est payé).
Une classe d'Alphabétisation, les enfants renvoyés des écoles avec une monitrice.
Cinq enseignants assurent le soutien scolaire le jeudi après-midi, jour où il n'y a pas d'école (trois d'entre eux viennent des écoles du quartier, deux autres sont monitrices en maternelle).Ils assurent ces vacations en plus de leur travail habituel.
Afin de pérenniser la formation, Amélie,l'inspectrice de l'Action sociale pour les maternelles et Moussa,un enseignant du soutien scolaire, étaient présents lors des formations pour assurer le suivi après notre départ.


Siata, Hinsata et Djeneba en plein travail

Un aperçu de notre emploi du temps
Lundi, mardi, mercredi, vendredi : les matins de 8h à 12h - analyse de pratique, visites en classes soit de maternelle, soit d'alpha...deux classes en une matinée.
l'après-midi de 13h30 à 15h30 - 16h formation des monitrices et aide-monitrices avec Amélie
Le jeudi matin et le samedi matin 8h -12h : formation des monitrices et aide-monitices maternelle avec Amélie
Le jeudi après-midi : soutien scolaire de 13h30 à 15h30 : visite et analyse de pratique en classe
de 15h30 à 18h formation des 5 enseignants
Parallèllement en fonction de ses disponibilités formation de Moussa pour le suivi de la classe d'Alpha...
Et le soir de retour à la maison, après la douche préparation pour nous du contenu des formations...
Bref, on n'a pas chômé et c'était intense...mais super intéressant!

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